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Journée 2 : entre ice breakers et learning diary, que de découvertes !

27 janvier 2017

Mardi 24 janvier 2017, 7h30 du matin, De Glind. Après une petite douche histoire de bien se réveiller, c’est déjà l’heure du petit-déjeuner dans l’accueillant petit restaurant du YMCA conference centre. Entre une bouchée de tartine aux fruits rouges et une gorgée de jus multivitaminé, je me demande à quelle sauce nous allons être mangés aujourd’hui. 9 heures, je vais bientôt en avoir le cœur net. Cette journée marque le point de départ de toute une série de « aha moments » qui ponctueront toute ma semaine.

Lorsque l’on organise une formation ou un « youth exchange » pour parler le language Erasmus +, le groupe est un élément central de la qualité de la formation. En tant qu’organisateurs, facilitateurs, animateurs (et une même personne peut endosser ces différents rôles), la cohésion, le lien de confiance a été créé tout au long du processus d’organisation et de préparation de la formation (ou du moins on l’espère). Pour les participant-e-s, le processus est quelque peu différent (et varie d’une formation à une autre). Dans le cas présent, chacun de nous a commencé à faire connaissance avant la rencontre physique. Cela a été possible grâce au classique groupe Facebook privé, mais surtout à une newsletter publiée régulièrement, plusieurs semaines avant la formation. Elle a donné l’opportunité à chacun d’écrire un petit texte pour se présenter comme il le souhaitait. Valeurs, expériences, anecdotes sont autant d’éléments qui laissent entrevoir les différentes personnalités et centres d’intérêts de personnes avec qui nous partageront notre quotidien pendant une semaine.

 

Les différentes newsletters envoyées au fil des semaines

En ce mardi matin, j’ai découvert d’autres façons d’apprendre à se connaître et de briser la glace. Je ne dévoilerai pas tout afin de laisser à toute personne qui  aurait l’opportunité de prendre part à cette formation d’être surpris comme je l’ai été. Voici cependant, un élément important que j’ai relevé. Faire connaissance est très central et il faut prendre le temps de le faire. Un simple cercle où chacun dit son nom n’est pas suffisant si l’on souhaite réellement créer une véritable cohésion et dynamique de groupe. Elles auront toutes deux un impact déterminant sur l’expérience que représente la formation, les apprentissages que l’on en retirera pendant et après. Nous avons ainsi passé la majorité de la matinée à se découvrir, à travers des energizers, des dessins, des conversations en petits groupes. Ce processus nous a également permis de nous défaire de possibles a priori que l’on aurait pu avoir de prime abord envers certains participant-e-s et aussi d’en prendre conscience.

 

Et voilà le résultat de toute une matinée à faire connaissance

L’après-midi, j’ai vécu et redécouvert une activité familière aux Codapiens, le jeu cross the line ou franchir la ligne. On demande à nos participant-e-s de se mettre sur une même ligne. Puis, une série de questions va leur être posée et s’ils considèrent qu’ils peuvent répondre oui à la question posée, alors ils avancent d’un pas. Puis-je m’exprimer librement sans risquer d’être emprisonné ? Puis-je tenir la main ou embrasser dans un lieu public une personne du même sexe que le mien sans risquer des représailles ? Ai-je accès à la formation que je souhaite ? Autant d’interrogations durant cette activité. Or, cet après-midi-là, je me suis retrouvée non pas dans ma peau, mais dans celle d’une jeune réfugiée syrienne de 24 ans. Je n’étais pas la seule dans ce rôle. Certains étaient des personnes gays, d’autres des personnes sourdes, en fauteuil roulant, un parent célibataire ayant perdu son emploi ou un-e étudiant-e venant d’une famille aisée ou très catholique.

Pour certains, s’identifier à ce personnage que le hasard leur a assigné n’a pas été chose aisée et pour d’autres, oui. A cela s’ajoute la diversité de nos réalités, de nos histoires personnelles et tous ces éléments affectent la manière dont nous avançons ou au contraire stagnons. Nos préconceptions, nos stéréotypes, nos préjugés, notre ignorance nourrissent également notre décision de faire un pas. Ainsi, sur six personnes dans la peau d’un sourd ou d’un gay, certains étaient encore sur la ligne de départ pendant que d’autres avaient bien avancé.

Je finirai cet article sur un troisième apprentissage de la journée dont nous ne prenons pas suffisamment compte au Codap, le processus d’auto-évaluation. Je m’explique avant que des voix s’élèvent pour protester véhément. L’auto-évaluation (self-assessment) ne débute pas à la fin d’une activité ou d’une formation, lorsque l’on distribue un questionnaire, avec des échelles de satisfaction et un espace pour commenter. Non. Si on prend l’auto-évaluation sérieusement, le participant doit faire pleinement partie à de ce processus et cela commence par déterminer les éléments qu’il souhaite évaluer. Lui seul connaît les raisons qui l’ont poussé à déposer son dossier de candidature, ce qu’il souhaite retirer de sa participation à nos activités, s’il elles ont répondu à ses attentes, si ces dernières ont évolué au cours du temps et pourquoi et avec quel impact. En tant que formateur, on peut offrir des questions ouvertes, comme autant de fils rouges pour lancer ce processus de réflexion. Le plus important est d’offrir quotidiennement un réel espace et un moment de qualité pour permettre à cette réflexion d’opérer. Voici deux exemples de pistes de réflexion proposées par nos facilitateurs:  est-ce que ma perception sur l’éducation non-formelle a-t-elle changé ou encore où en suis-je dans mon processus d’apprentissage?

On nous a fourni des ciseaux, du tissu, du scotch, des feuilles de couleurs et chacun d’entre nous a pu se créer son petit « learning diary ». Un carnet de notes à son image, qui donne envie d’y coucher ses découvertes, apprentissages, questionnements de la journée passée. Chacun décide ou pas de le faire, mais on sait que chaque jour, dans notre programme, ces 45 min de réflexion nous seront offertes. Et là je dis aha et vous dis à demain !

 

Mon petit learning diary, très légèrement bling bling

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