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Témoignage: les formations Codap, « point de départ de ma vie professionnelle »

4 septembre 2018

A travers ses activités de sensibilisation et de promotion, le Codap participe activement à l’épanouissement et à l’évolution professionnelle de ses membres bénévoles et des participant-e-s aux formations. C’est notamment l’expérience d’Adam Sakariaou Amoussa, participant à la 30ème édition du Cours de Formation de Base (CFB) en droits humains, qui ne savait pas que cette formation allait le mener à travailler avec les plus prestigieuses instances onusiennes.

Militer ou faire carrière : pourquoi pas les deux ?

Tout commence dans les transports en commun sur la route reliant Ouagadougou à Niamey. Ce bus entre la capitale du Burkina et du Niger, dont Adam est originaire, est aussi le trajet emprunté par les candidats à l’immigration vers l’Europe depuis l’Afrique de l’Ouest. L’occasion d’une rencontre qu’Adam n’oubliera pas de sitôt !

« Je rentrais pour les vacances dans mon pays pour me ressourcer en famille lorsque je fais la rencontre d’un jeune homme qui me raconte sa hantise des postes frontières. Il a été détenu et dépouillés de tous ses biens à Agadez – dont ses papiers d’identités – en tentant de traverser la frontière avec la Lybie. les gardes-frontières exigent généralement un backsish pour laisser traverser la frontière, malgré les accords de libre-circulation. Cela ne l’empêche pas de préparer son exil à nouveau, n’ayant plus rien à perdre ! J’étais bouleversé et incrédule face à son histoire ».

Déjà impliqué auprès du programme de solidarité et de cohésion dans sa résidence étudiante de l’Université Catholique de Lyon, Adam connaît les difficultés de l’engagement bénévole. Il est alors à la recherche d’une occasion de suivre une « formation pragmatique et professionnalisante » pour porter son projet de lutte contre l’immigration irrégulière en Afrique de l’Ouest. Le CFB offrira l’occasion de soutenir son choix et de lever de nombreux doutes sur la pertinence de son engagement.

« Je devais concevoir et animer des activités pour vitaliser le cadre estudiantin. Une responsabilité difficile car j’avais du mal à susciter un véritable engouement pour les activités proposées. Le Cours de Formation de Base (CFB) offrit une source d’inspiration, notamment en termes d’animation, car il intégrait de nombreuses activités énergisantes pour détendre et motiver les participant-e-s. C’était un changement drastique par rapport au cours classique de la fac’ et je me suis beaucoup inspiré de ces techniques pour mes propres animations d’ateliers. Elles ont par la suite rencontré un bien meilleur succès et ont attiré de nombreux étudiant-e-s. ».

Une porte d’entrée vers la Genève Internationale

En facilitant les rencontres avec le réseau des acteurs onusiens – représentés par des expert-e-s de la société civile à Genève lors de nos formations – le parcours Codap est aussi une porte d’entrée vers une carrière dans le domaine des droits de l’Homme.

« Ma participation au CFB m’a permis de faire la connaissance du directeur du Réseau International des Droits Humains (RIDH) – Ramon Munoz Castro – qui nous a présenté les mécanismes inter-américains de protection des Droits de l’Homme. Après la formation et suite à la validation de mon diplôme, ayant repris contact avec le directeur du RIDH, j’ai pu rejoindre son organisation en tant qu’assistant de projet en recherche et plaidoyer en faveur des droits de l’Homme. »

Les organisations de la société civile sont demandeuses de jeunes porteurs-euses de projet disposant de capacité opérationnelle en matière de gestion de projet et plaidoyer auprès des instances onusiennes. Le CFB – aujourd’hui re-baptisé Cod’Action Plaidoyer International – se veut une formation à la fois théorique et pratique, donnant aux jeunes désireux de s’engager en faveur de la protection des droits humains, les outils nécessaires à la réalisation de leurs ambitions.

Incubateur de défenseurs-euses

Découvrir les spécificités de la plaidoirie auprès des instances onusiennes à Genève est une opportunité enrichissante, dans une perspective militante tout comme professionnelle.

« Aujourd’hui, je bénéficie d’une accréditation pour participer à toutes les consultations et activités des Nations Unies en matière de Droits de l’Homme et je rédige des rapports sur les communications des parties durant les procédures spéciales. En collaborant avec des ONG dans divers pays, nous tentons d’attirer l’attention des acteurs étatiques sur des présumées violations et de les inviter à honorer leur engagement en matière de protection des droits de l’Homme lors de Examen Périodique Universel (EPU). Ces efforts de coordination me permettent entre autre de renforcer la pertinence et l’exhaustivité de mes rapports sur l’examen des violations, soumises à commentaire des états. »

Dès la fin de la session, les participant-e-s aux formations en présentiel sont à même d’appliquer et de partager leur connaissance auprès de leur pairs, grâce à un apprentissage ancré dans la pratique. Durant le CFB, chaque participant-e est invité-e à appliquer les outils méthodologiques présentés à leur projet de promotion ou de défense des droits humains. La délibération entre pairs et la contradiction par des experts viennent soutenir ce processus.

« Initié aux concept et préceptes de la construction d’un cadre logique, j’ai rapidement été amené à actualiser la formulation et la structure d’un projet de formation des étudiants suisses et de journalistes de l’Amérique latine, dénommé ‘Panorama’. Ainsi, j’ai tout de suite pu mettre en pratique les outils dispensés durant le Cod’Action – Plaidoyer International, notamment en reformulant les objectifs, en définissant des indicateurs et surtout, en éditant un plan d’évaluation à soumettre aux bailleurs de fonds. Aujourd’hui encore je continue de me référer aux documents publiés par le Codap, la plupart étant disponible en ligne en accès libre. »

Le CFB : « point de départ de ma vie professionnelle »

En insistant sur l’aspect pratique du plaidoyer en faveur des droits humains auprès des instances internationales, le Codap veut élargir le champ des possibles aux yeux de la jeunesse et favoriser son engagement en faveur des droits fondamentaux. C’est dès lors dans le retour de nos participant-e-s et dans cette possibilité d’émulation entre les anciens et les nouveaux membres que nous trouvons notre force et notre inspiration.

« Le développement continue de capacités professionnelles effectives en gestion de projet est pour moi la clef de la coopération internationale, notamment pour le continent africain, dont je suis originaire. A ce titre, le CFB – Cod’action Plaidoyer International – fût le point de départ de ma vie professionnelle. Cette formation a construit le socle sur lequel l’expérience extrêmement riche que j’acquiert au RIDH vient se greffer. C’est pourquoi je conseille fortement de suivre cette formation qui forge un esprit rigoureux et autonome. Je souhaite d’ailleurs aujourd’hui partager mon expérience et soutenir cet objectif de formation des militants en faveur des droits de l’Homme en franchissant l’étape de participant à formateur du Codap. »

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